Qui n'a pas les pieds gelés n'a pas de pied.
Voilà la toute dernière leçon de vie que m'a transmise le présent hiver québécois.
OUI MAIS : qui a les pieds gelés, par définition, les perd en cours de route.
Conclusion de l'affaire : chacun apprend vite à faire le deuil de ses pieds au Québec. Je propose donc de démarrer cet article par une minute de silence pour mon petit orteil gauche, tragiquement décédé au cours de la journée d'hier. Et ça ne va pas s'arranger :
Demain, je risque fort de devoir dire adieu à un deuxième orteil... Mais je ne m'avoue pas vaincue : je prévois d'ores et déjà d'enfiler 3 paires de chaussettes. Et oui, c'est malheureux, mais il y a des jours où il faut se rendre à l'évidence : la peau de mouton ne fait pas tout. Bon, je vais m'arrêter là, parce que sinon, pour tout homme je ne serai plus que la "femme à la peau de mouton". Pire, au lieu de se poser des questions sur la couleur de mes sous-vêtements, ou sur l'emplacement mystérieux de mon deuxième tatouage, il se demandera combien je porte de chaussettes. ça y est, je crois que je suis fichée.
Bagatelle que tout ceci, mes derniers jours ont été particulièrement égayés par le grand retour sur cette terre de mon compagnon de voyage préféré : Jérémyyyyyyyyyyy ! Si ! Si ! Si ! Sébastien est tombé dans ses filets et s'apprête lui aussi à faire une entrée fracassante à l'université Laval (par chance, il a échappé à une expulsion à peine arrivé, Jérémy ayant voulu se débarrasser de lui en chemin, mais ça, c'est une autre histoire).
Pour fêter nos retrouvailles, nous sommes allés déjeuner en ville, et avons parlé des heures et des heures durant. Bon d'accord, j'ai parlé des heures et des heures durant. Ah j'ai fait fort : je crois que Sébastien sait tout sur la crise birmane, et connaît au mot près les derniers discours politiques tenus par Poutine, Jintao, ou Sarkozy. C'est de la faute de Jérémy : je le soupçonne d'avoir voulu esquiver le sujet de sa vie amoureuse et donc activé le bouton "Lucie et l'axe sino-russe" pour mieux se dérober. Maraud ! Je me suis fait avoir comme une bleue.
Au prix de ses pieds, Sébastien a donc vu pour la première fois le Saint-Laurent, le château Frontenac, le parlement du Québec, etc... J'ai pu lui faire découvrir cette coutume étonnante, typiquement hivernale : faire couler du sirop d'érable à même la neige de façon à le durcir et en faire une sucette. Jérémy, blasé, se promenait ici et là, comme chez Mémé... C'est bien simple, c'est comme s'il n'était jamais rentré en France l'espace des 6 derniers mois.
On n'abuse jamais des bonnes choses, voici encore quelques clichés de ma merveilleuse ville d'adoption :
Ils sont pas beaux mes tireurs ? Spécialement venus de France !
Pour la photo suivante, j'ose te le demander Jérémy : combien me donnerais-tu pour que je ne la divulgue pas sur Fesse de Bouc ? Comment dire... tu m'as l'air tout... contrit. C'est le mot : contrit.
Regardez la belle forteresse de glace qui se bâtit en ce moment pour le prochain carnaval de la ville de Québec :
Avant, tout me paraissait blanc. Or, la glace et la lumière du jour forment un cocktail détonant pour nous éblouir de mille bleus. Et oui, après le bleu baleine (Cf article découverte de la baleine bleue), j'ai découvert une nouvelle couleur : le bleu glace.
Sur le souvenir de ce ciel époustouflant, je vous souhaite à toutes et à tous une bien délicieuse nuit.
Post - Scriptum : comment voulez-vous que l'on n'adhère pas à toutes les causes de Nicolas Hulot en vivant dans un cadre pareil ? Comme lui, j'ai fait du kayak au milieu des baleines qui plus est ! Nous sommes liés par les liens sacrés du détroit de Tadoussac, et ça c'est beau.